Ce n’est plus un secret, nous fêtons cette année nos 20 années d’existence ! Aussi nous sommes partis à la rencontre de Jean-Paul Fleitou, responsable conformité et formateur chez AC Environnement. Issu du milieu du bâtiment, il y a évolué toute sa carrière. Il a ainsi vu apparaitre ce métier jusqu’à se structurer aujourd’hui. Puit de connaissances et d’anecdotes, il retrace pour nous l’histoire d’un métier qui n’a semble-t-il pas fini de se construire. Passionnant ! 

Publié le 6 septembre 2022

L'évolution du diagnostic immobilier en 20 ans

Jean-Paul FLEITOU,
Responsable suivi des compétences et formation

Bonjour Jean-Paul FLEITOU,
AC Environnement a 20 ans. Et en 20 ans, il s’est passé énormément de choses. Quel est votre regard sur l’évolution du métier ? 

Chez AC Environnement, nous avons développé tout ce qui était de l’ordre du repérage amiante. Heureusement d’ailleurs puisque c’est ce qui a fait grossir le Groupe, à travers les marchés publics. En dehors de cela, il y avait quelques agences très typées sur le cycle court c’est-à-dire les diagnostics immobiliers pour la vente et la location.
Puis, sous l’impulsion de notre ancien président Denis Mora, nous avons développé le BIM, la modélisation numérique des bâtiments, grâce à l’entité Digiliance
C’est une évolution qui a été voulue. La vision partagée était d’être précurseur sur le marché. Et la formation y est pour beaucoup ! 

Le service formation est un service support majeur, car notre métier, soumis aux contraintes règlementaires, est en constante évolution. Nous avons environ 1 ou 2 arrêtés chaque année qui changent, modifient ou apportent des nouveautés dans l’ensemble du secteur du diagnostic immobilier. Il faut donc accompagner nos techniciens certifiés dans ces évolutions et leurs mises à niveau continuelles. Ainsi ils sont toujours à jour et à même de remettre des rapports de qualité.

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Jean-Paul FLEITOU en formation avec 4 diagnostiqueurs

Nous sommes toujours dans la construction d’un métier. C’est plus que de l’évolution. C’est un métier nouveau qui petit à petit se professionnalise. 

D’ailleurs, au début, tout le monde était « multidiagnostics ». Mais aujourd’hui, plus nous avançons et plus nous nous rendons compte qu’il faut être spécialisé dans chaque domaine. Ceci induit une professionnalisation probablement différente. On peut même imaginer qu’à moyen ou long terme, on assistera à une sectorisation par métier. 

Et ça me parait être une évolution normale…

Vers des certifications obligatoires

Vous mettez aussi en avant la sécurité ? 

C’est vrai qu’au départ, il suffisait d’être technicien de la construction ou contrôleur de bâtiment pour entrer chez un assureur, contracter l’assurance qui va bien et ainsi faire directement des repérages. 

Puis, en 2003, le législateur a souhaité une professionnalisation et nous avons dû fournir une attestation de compétences. Il a fallu faire une formation d’une semaine pour apprendre ce qu’était un matériau amianté. Et attestation de compétences en poche, nous pouvions alors travailler. 

En 2006, nous sommes allés encore un peu plus loin dans la professionnalisation. Le législateur a commencé à poser les bases du métier où dorénavant il nécessite que chacun soit certifié. Et pas n’importe quelle certification, une certification de personnes !  

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Diagnostiqueur réalisant un repérage amiante

La France en avance sur la réglementation amiante

Comment se positionne la France par rapport aux autres pays ? 

La France a d’abord été en retard sur certains domaines, comme le DPE où certains pays nordiques l’ont imposé depuis les années 90. Ils ont d’ailleurs été à l’origine du durcissement de la réglementation européenne, sortie en 2018 et qui nous a imposé une refonte complète du DPE en 2021.

Par contre, nous sommes précurseurs sur pratiquement tous les autres domaines. Nous avons été dans les premiers à avoir une législation draconienne sur l’amiante. Nous avons interdit depuis le 1er janvier 1997, toute importation, diffusion ou fabrication. 

Et les autres pays européens nous ont suivis, mais seulement depuis 2005. Pour autant, ils n’ont pas encore structuré leur législation comme la nôtre. Ils font quelques repérages, mais n’ont pas d’obligation à créer des dossiers amiante aussi structurés que chez nous. 

En France, quasiment chaque année, sort un nouveau décret concernant l’amiante. Et cela concerne aussi le diagnostic électrique, gaz ou même sur l’information de l’acquéreur ou locataire (Etat des Risques et Pollution). Nous informons même sur le radon qui pourrait s’échapper du sol et qui est cancérogène pour l’Homme. 

Par rapport aux autres pays européens, c’est sûr que nous avons la législation la plus étoffée. Et j’irais même jusqu’à dire au niveau mondial. 

En effet, le marché américain n’est pas fermé à l’utilisation de l’amiante. D’ailleurs, pour la petite histoire, les mines situées au Canada qui extrayaient la chrysotile (amiante), et qui avaient été fermées suite à notre législation, sont reparties en 2017 suite à la pression du marché mondial.

Et les États-Unis ne sont pas les seuls. La Russie en tête, la Chine, le Kazakhstan, le Brésil et l’Inde aussi… n’y sont pas opposés puisqu’ils produisent ou consomment encore la « fibre magique… ».
devenir diagnostiqueur amiante
Ancienne mine d'amiante à Asbestos au Canada

Et pour la suite ?

Que souhaitez-vous à AC Environnement pour les 20 années à venir ?

Quand je suis arrivé chez AC Environnement, il y a 8 ans, c’était le moment de l’explosion de l’entreprise. J’étais le 96ème employé. Aujourd’hui, nous devons être un peu plus de 700 collaborateurs. J’étais aux prémices, j’ai organisé les premières formations. On a participé à la montée en compétences et à la professionnalisation des techniciens. Je suis heureux du travail accompli. 

Alors, ce que je souhaite à AC Environnement, c’est de toujours continuer à œuvrer pour l’évolution de la profession. 

Et nous serons là, formateurs, pour les accompagner à rester les leaders. 

Merci Jean-Paul ! 

Jean-Paul FLEITOU,
Responsable suivi des compétences et formation